jeudi 21 mars 2013

j'ai mon permis de conduire indien

Ca y est, j'ai finalement obtenu mon permis de conduire auto-moto indien.
Obtenir est un verbe assez général qui cache une réalité bien précise : l'agent de certification m'a donné mon permis.

Je me suis donc rendu ce jour là dans l'administration concernée par la délivrance de permis, et je n'ai pas compris grand chose du processus. J'avais mes papiers français, traduit pour l'occasion en anglais par les services de l'ambassade, mais l'employé ne parlait et ne lisait que l'hindi. Elle m'a donné des papiers, m'a envoyé au guichet n°3, il a pris mes papiers, m'a demandé d'inscrire Nom, Prénoms, etc. puis m'a envoyé au guichet n°5, elle m'a pris en photo et m'a envoyé au guichet n°2, il m'a demandé 60 rupees et m'a envoyé avec un papier au guichet n°12, il a regardé tous les papiers et m'a envoyé dans la salle n°3 ... et là en rentrant j'ai eu un moment d'inquiétude.

La salle n°3, c'est la salle du test pour le code de la route! 20 ordinateurs, tous occupés par des indiens un peu stressés qui passent le contrôle en répondant, diapo après diapo, à des questions sur les règles et usages de l'art de conduire en Inde! Mon cerveau fonctionne à pleine puissance, essayant de construire un code tout théorique issue de mes 6 mois d'expériences côté passager : tester le klaxon avant de démarrer; rouler à gauche; toujours forcer le passage; klaxonner; sortir la main pour tourner à droite, c'est plus compliqué si on veut tourner à gauche; ne pas essayer de comprendre un panneau écrit en hindi; éviter d'écraser une vache; ne jamais laisser passer les piétons; klaxonner; faire des appels de phares à celui qui arrive en face; arrêter le moteur au feu rouge pour économiser l'essence; ne pas doubler par la gauche sauf s'il y a la place; les bus sont plus gros donc prioritaires, les camions aussi; la voiture est plus grosse que le rickshaw, la moto ou le vélo, donc elle est prioritaire; dans un rond-point ... là j'ai toujours pas compris, donc fermer les yeux et klaxonner; la ligne blanche au milieu de la route ne sert pas à grand chose; klaxonner; toujours faire sa prière avant de démarrer, et après être arrivée; klaxonner au cas où ... 
Ca y est, un ordinateur se libère, ça va être mon tour. Mon prédécesseur est déçu, en caractères grossier s'affiche sur l'écran le message suivant : test failed (échec). Il me regarde, me lance un good luck, j'en aurais besoin. L'examinateur aussi me regarde. Je lui tend ma liasse de papiers. Il les regardent, me regarde, prend son stylo et d'un geste laconique met une croix devant la case "test réussi"!
Je repars avec mon permis en poche, et me rassois côté passager. Mon permis, je vais pas beaucoup l'user, et c'est tant mieux pour les indiens ... y en a t-il un qui sache comment on prend les rond-points? 

4 commentaires:

  1. Félicitations petit frère pour ton permis de conduire Indien. j'avoue qu'en relisant la totalité de votre blog, les faits concernants la conduite en Inde sont de loin les plus "rigolotes". je pourrais assurer côté prière, mais pour le reste beaucoup de doute, surtout moi qui déteste conduire. bisous à tous. Mathivet

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  2. Le simple fait de réussir le parcours pour arriver jusqu'à la salle d'examen est synonyme de succès pour un occidental ;-)
    Félicitations ! et merci pour ce récit qui m'a rappelé de bons souvenirs en Inde (en tant que passagère, pas conductrice !!)
    Patricia

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  3. Merci pour vos messages.
    Au fait j'ai compris hier la règle du rond-point : c'est priorité à celui qui entre, comme en France autrefois. Du coups c'est la pagaille rapidement car le cercle est vite bloqué.
    Eric

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  4. Bonjour, je suis actuellement à la recherche de témoignages de personnes ayant passé leur permis de conduire en Inde pour la réalisation d'un documentaire radiophonique. Seriez-vous intéressé à l'idée de partager votre expérience à l'occasion d'une interview? En vous remerciant par avance.

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