jeudi 20 décembre 2012

Petites histoires de maid ou de l'utilité d'en avoir une

En Inde, il est facile d'avoir du personnel de maison, je veux dire que ça ne nous coûte pas cher. Mais il y a aussi bien d'autres arguments:
- Faire le ménage ici c'est infernal : la poussière et le sable qui recouvrent la ville passent de partout sous les portes, les fenêtres et recouvrent très vite toutes nos petites affaires à tel point que l'on se retrouve vite avec les doigts tout noirs! (Qui dit doigts d'enfants noirs dit murs noirs ! ).
- Les indiens ont l'habitude qu'il y ait toujours quelqu'un dans les maisons, alors ils livrent, viennent chercher le paiement des abonnements ou du loyer sans prévenir (ici c'est peu accepté de payer en chèque ou virement, ils préfèrent du cash), sans compter les allers et venus des plombiers et électriciens. Bref de quoi rester bloqué chez soi des journées entières, la maid s'avère ici très utile et surveille aussi les petits travaux de réparation.
- La maid sert d'interprète, c'est aussi très utile vu le défilé de personnes qui passent à la maison et qui ne parlent pas un mot d'anglais.

J'étais donc bien décidée à embaucher quelqu'un à plein temps quand la maid de ma voisine a sonné à ma porte. Elle m'explique en hindi avec deux ou trois mots anglais (qui m'ont permis de comprendre) qu'elle peut nettoyer ma maison deux heures par jour jusqu'à ce que je trouve une maid. J'accepte l'aide de Sabeetha qui travaille déjà pour cinq familles du quartier. Quelques heures après, mon autre voisine vient me proposer d'embaucher avec elle un monsieur pour nettoyer la cour commune, elle me suggère aussi de lui confier le nettoyage de l'escalier, de la terrasse et l'arrosage des plantes (je n'en avais pas encore !). Comme ma propriétaire était là elle se mêle aussi de la conversation et suggère plutôt de demander à Sabeetha de se charger du nettoyage des escaliers et de la terrasse pour un prix plus intéressant. Donc, nous nous retrouvons avec Sabeetha pour le nettoyage de l'appartement de façon provisoire, Sabeetha pour le nettoyage des escaliers et de la terrasse de façon permanente et le monsieur pour le nettoyage de la cour.

Notre arrivée dans le quartier est une nouvelle qui s'est très vite diffusée, aussi pendant une semaine j'ai eu un défilé de maid, une quinzaine, travaillant dans le coin (pour des voisins ou des japonais ça se sont des références ici) qui me proposaient leur service.
Le lendemain du jour où Eric a acheté des plantes, je suis montée sur la terrasse avec les enfants, j'avais laissé la porte ouverte et ça ne faisait pas cinq minutes que nous étions là qu'un monsieur avec une truelle à la main arrive tout essoufflé d'avoir monté les trois étages en courant. Il commence à me parler en hindi comme si je comprenais parfaitement, bon je commence à être habituée à ce genre de situation, je comprends qu'il est jardinier et qu'il me propose de s'occuper de mes plantes. Une fois de plus je refuse gentiment et le regarde partir très déçu.

Sabeetha s'est beaucoup amusée à venir chez nous, elle n'a pas du tout l'habitude des occidentaux et beaucoup de choses lui paraissent bien étranges. D'ailleurs on ne s'ennuie pas avec elle parce qu'elle nous amène du monde, une fois c'est sa soeur, une fois c'est son fils, sa mère, une amie... Donc, parfois quand je rentre chez moi je trouve une inconnue qui essaye mon aspirateur, qui me fait la vaisselle ou qui berce mon bébé.
Le provisoire parfois dure un petit peu car entre temps j'ai trouvé une maid népalaise voulant bien travailler à temps plein chez nous, mais comme elle avait prévu un séjour au Népal dans sa famille, on a dû attendre son retour.
Sabeetha en a eu marre du ménage, parce que son truc à elle c'est la cuisine! Mais comme j'insistais pour qu'elle continue le ménage et pour les repas et le marché on s'en chargeait (difficilement d'accord!) elle a trouvé une solution: un jour, elle me ramène une copine pour faire le ménage et elle se met au fourneau en rigolant et en criant dans toute la maison ( il y avait encore ma propriétaire) qu'il n'y avait pas de masala dans cette maison, ni d'ail ni d'oignons!!!
Le lendemain Sabeetha a fait le marché, a acheté oignons, ail et épices rendant notre maison un peu plus convenable! Elle a appris à Olivier à manger épicé, d'ailleurs c'est celui des trois enfants qui est capable de manger le plus épicé!

Manju notre maid est arrivée, elle a remis la maison en état, pris les choses en mains, comme elle parle très bien anglais nous pouvons discuter et elle me sert d'interprète. Depuis son arrivée tout paraît plus facile. Elle m'apprend aussi la façon de consommer des fruits et légumes que je ne connaissais pas. Elle s'entend très bien avec Sabeetha qui vient tous les jours (les escaliers aussi ça se nettoie tous les jours ici!), et j'aime bien les entendre rigoler dans ma cuisine avec Olivier qui est comme un petit prince. Bon il va falloir que je surveille qu'elles ne lui donnent pas trop de bananes ou de biscuits!
Elles me font découvrir aussi des quartiers et marchés qu'elles aiment bien, non mentionnés dans les guides, m'indiquent où je peux trouver toutes sortes de choses au meilleur prix. Et surtout elles m'informent des prix.

L'autre jour, j'étais sur la terrasse avec Olivier quand Sabeetha arrive et me fait comprendre qu'elle a appris que Mélanie avait eu des poux. D'un seul coup, elle me penche la tête en avant, enfonce ses dix doigts dans mon cuir chevelu et se lance à la recherche de poux, c'est sûr, elle s'y connaît!!!
Bon, elle n'en a pas trouvé! Elle m'explique que je ne brosse pas assez les cheveux de ma fille, que je dois la brosser plus souvent et de façon plus énergique, et huiler ses cheveux. Elle a bien voulu essayer de brosser les cheveux de Mélanie, mais elle a vite abandonné elle aussi!


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